Enveloppement
Organiste et compositeur mystique, Olivier MESSIAEN (1908-1992) nous livre à travers ses Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus une fresque multidimensionnelle sur le mystère de l’Incarnation. Première communion de la Vierge, onzième pièce du recueil, baigne dans une atmosphère douce et mystérieuse, où les silences prolongés portent tout le poids d’un secret dont les mots ni les sons ne peuvent dévoiler l’intensité.
Le thème de Dieu, dans le rayonnement chaleureux de ses accords, apparaît au début de la pièce à la main gauche. Il s’est dépouillé de sa majesté toute-puissante, mais c’est toujours lui qui illumine de l’intérieur les entrailles de Marie où il s’est déposé. La main droite, pendant ce temps, égrène des volées de notes rapides dans l’aigu. Est-ce le chant lointain d’un merle, témoin privilégié de la scène ? A moins qu’il ne s’agisse des battements d’ailes de l’Ange Gabriel, qui vient de se retirer après l’Annonciation…
Dans la partie centrale apparaît une danse joyeuse, haletante et syncopée, sur un rythme asymétrique. C’est l’Enfant qui jubile dans le sein de sa mère. Celle-ci lui répond par le chant de louange du Magnificat. La danse culmine dans une explosion de joie, avant de s’évanouir dans le grave où des notes répétées, presque imperceptibles, traduisent les battements du coeur de l’Enfant qui résonnent dans le sein de sa mère.
Après l’Annonciation, Marie adore Jésus en elle… mon Dieu, mon fils, mon Magnificat !… Mon amour sans bruit de paroles…
Note d’Olivier Messiaen, sur l’en-tête de la partition
"Messiaeniques" : j'adore ! Merci Benoît pour votre écoute et votre lecture fidèles.
Versions magnifiques. Que ces accords " messiaeniques " sont beaux. Et cette Indicible intériorité. Merci pour ces découvertes.